Le Village

Présentation du village

A quelques kilomètres de Limoux, perché sur une colline le vieux village domine la plaine de vignes où serpente le Cougaing, affluent de l’Aude.

La Digne d’aval est une invitation à redécouvrir notre Histoire, à travers la richesse de son patrimoine architectural. Cet ancien village ecclésial est l’une des rares bastides du sud de la France à conserver sa forme primitive. Son noyau est constitué de l’église centrale dédiée à Saint-Jacques, et son enclos paroissial date du 11ème siècle.

La double couronne de maisons offerte en protection, constitue aujourd’hui une des plus belles Circulades de la région et témoigne de son origine. Plusieurs calvaires, dans le village ou à proximité, nous rappellent les processions et dévotions qui se déroulaient jusqu’au milieu du 20ème siècle.

Sur la place de la Forge, un petit instant de repos vous permet de contempler la porte en plein cintre qui ouvre sur la rue des Fécos par laquelle vous accéderez de la 2ème deuxième à la première circulade. Sous le regard bienveillant du Saint Patron des lieux niché dans la façade, vous pourrez admirer la fontaine aux accents du midi, à l’ombre de platanes centenaires et des tilleuls. La découverte de ce chemin ceinturant vous conduira au petit jardin adossé à l’église où une autre fontaine plus récente a vu le jour dans l’aura d’une coquille de pèlerin.

En redescendant vers la route de Limoux, vous pourrez faire une halte au petit cimetière où repose Pierre HOLMES le Français qui parlait aux Français sur Radio Londres lors de la seconde guerre mondiale. Dans ce même lieu, deux croix des 14ème et 16ème siècles classées au Patrimoine méritent une halte.

Au sud-ouest un chemin à travers vignes et bois de chênes accède au sentier des cimes qui offre une vue magnifique sur la campagne et les villages environnants. Sur ce sentier la tombe de Thérèse BALANDIER-SABOUREAU, grand-mère de Jean de BRUNHOFF, créateur de Babar.

Entrée de l’église donnant sur la place

Clocher de l’église

Rue des Fécos

Jardin de l’église avec sa fontaine 

Historique

La Digne d’Aval est un village appartenant au Bas Razès, petit pays du piémont pyrénéen. Ce village appartenait à l’ancien Comté du Razès dont l’histoire fut très tôt liée à celle du Comté puis du Vicomté de Carcassonne. Ce petit pays fait apparaître un réseau très dense d’agglomérations compactes nées au Moyen-Âge.

Nombre de ces agglomérations sont des « villages castraux » c’est-à-dire un groupement villageois autour d’un château, et entourées par des fossés collectifs, avec création à l’extérieur de ces fossés, les « barris ». Il existait également des « villages ecclésiaux », probablement plus anciens, datant des alentours de l’An Mil.

Dans ces cas de figure, l’église inséparable de son cimetière, compose l’espace sacré, autour duquel tendent à se regrouper les vivants.
Le village de La Digne d’Aval fait partie de ces villages ecclésiaux avec son église centrale de forme arrondie et culminante, avec un fossé et un pont-levis dont on retrouve la trace sur le plan du compoix de 1660. Le barri d’aval (ou de bas) composé de 13 maisons à l’est, et le barri d’amont (ou de nauto) formé de 18 maisons à l’ouest, se sont installés tout autour de l’espace protégé (Compoix de 1661).

Il est intéressant de rappeler que vers la fin du Xe siècle et au XIe siècle, dans le contexte de la Paix de Dieu, les autorités ecclésiastiques font prévaloir des périmètres ecclésiaux clairement délimités. Le pouvoir épiscopal entend ainsi faire respecter le droit d’asile inhérent aux lieux de culte depuis le Moyen-Âge.

Le périmètre sous protection directe de l’église possède un statut privilégié et représente le champ d’action du droit d’asile. La démarcation de cet espace a fait l’objet d’une opération de mesure fondée sur un rayon de trente pas impliquant une figure théorique circulaire.
La présence d’habitations à l’intérieur de l’aire ecclésiale n’est pas présentée comme exceptionnelle et apparaît banalisée. Le cimetière était à l’origine inclus dans l’aire ecclésiale qui était au départ sous simple protection spirituelle.


Alors que La Digne d’Aval, « Villa Ladimanellum, cum ecclesia » apparaît en 1162 dans une confirmation des possessions de l’abbaye d’Alet, c’est vers 1197 que l’abbé d’Alet Amiel PONS fait creuser les fossés et construire les murs du noyau central, appelé le Fort sur le plan du compoix de 1660.
Les recherches de M. Fond-Lamothe nous donnent des indications précieuses.

À la fin XVIe siècle, il s’opère un changement : l’Église de France, en vertu d’une bulle du Pape eut à aliéner une partie de ses biens jusqu’à concurrence de 50 000 écus d’or de rente, pour subvenir aux besoins du royaume. Celui d’Alet dut y contribuer pour 43 écus (soit avec les frais, un capital de 3,734 livres).

Le siège étant vacant, le chapitre veut vendre les censives, les lods et autres droits de La Digne d’Aval. Ces droits, d’une valeur de 32 sétiers de grandes censives et 4 livres pour les lods et autres droits, sont adjugés aux livres des enchères le 24 janvier 1752 à François de ROGER, seigneur et baron de Ferrals, sénéchal de Lauragais et ambassadeur auprès du Saint-Père pour le prix de 2,734 tournois. ».

La famille de Saint Jean de THURIN, qui a possédé la baronnie d’Honoux, a acquis ensuite ces droits.
Le compoix de 1660 nous confirme qu’autour du « Fort » se trouve bien un fossé. Il nous apprend un certain nombre de choses sur l’état du village : la forme du Fort et des barrys sont très proches de celle du coeur du village actuel.

À la fin du XVIIe siècle, le système défensif du noyau ecclésial existait encore : murailles, pont-levis, fossés défendant le Fort sont toujours là. L’église est plus petite que l’actuelle, le chemin la ceinturant indique qu’elle n’est pas enclavée dans les constructions.


Le plan du cadastre napoléonien, non daté, montre que l’église n’a pas changé depuis 1660. Son chemin d’accès l’entoure toujours. Fossés
et pont-levis ont disparu. Peu de temps après, au XIXe siècle, de grandes transformations pour l’église se préparent.

Chemin des artistes

En partant de l’église, en direction de l’ouest, en empruntant la rue des Fécos et la rue Saint Pons, vous découvrirez le chemin des Artistes. Véritable événement artistique au milieu des vignes. Tout en parcourant la campagne, vous admirerez les œuvres de nos artistes locaux et des élèves du R.P.I. de la vallée du Cougain : sculpture sur bois, en fer, en céramique… Vous pourrez vous asseoir sur les bancs en pierre et contempler ces œuvres originales.

Sentiers de randonnée

Parking : devant l’école
Distance : 4 km
Durée : 2h30
Dénivelé : 140 m
Carte : IGN 2346 O
Balisage : trait jaune

De la mairie, prendre à gauche la route pour sortir du village. Passer devant une croix et se diriger vers la colline. Suivre la route jusqu’au col. Prendre à droite le chemin qui descend. Continuer tout droit. Passer devant une parcelle d’oliviers et remonter en face vers la crête. Juste avant celle-ci, prendre le premier chemin à gauche qui longe la crête. Continuer tout droit (montée raide) en restant en crête. Au carrefour, laisser le sentier à gauche, continuer tout droit.
Au troisième sentier, descendre à gauche au niveau d’un cyprès et d’une tombe. Descendre dans le bois de chênes. Au carrefour prendre
à gauche le chemin qui revient à La Digne d’Aval.

Plan du village